Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/279

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complètement résolu qu’il a été pour ainsi dire presque trop complètement résolu. La solution a été tellement parfaite qu’enfin elle est trop parfaite.

Et surtout qu’elle a pour ainsi dire tué le problème. Le problème n’a pas seulement cessé d’être intéressant, pour nous. Il a disparu. Il a été comme étouffé, comme écrasé sous la solution. La solution, trop grosse commère, s’était par mégarde assis sur le plat problème.

Alors apparaît, dans le silence et dans l’aplatissement de l’ancien problème, dans l’effacement de cet ancien problème aujourd’hui épuisé, vidé, défait, dépassé, alors apparaît au loin le nouveau problème, le problème de la génération présente, infiniment plus difficile, quand ce ne serait que parce qu’il est un problème de comparaison, de relation, et aussi infiniment moins sommaire et grossier, le problème dont nous venons de voir les premières avancées, introduites par leurs premières explications, se profiler à l’horizon de nos études, le problème enfin de savoir comment et pourquoi tout ce monde, et Renan comme introduisant et représentant tout ce monde, n’ont abjuré les difficultés, les impossibilités, les contrariétés métaphysiques du christianisme et particulièrement du catholicisme que pour s’engager, pour se vouer, pour vouer leur foi et leur vie dans des difficultés infiniment plus difficiles, dans des impossibilités infiniment plus impossibles, dans des contrariétés infiniment plus contraires, enfin