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Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/133

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ÈVE


Seule vous le savez nos raideurs d’aujourd’hui
Ne valent pas le quart de l’antique rudesse.
Et les sévérités de notre dur ennui
Ne valent pas le quart de l’antique mollesse.

Seule vous le savez nos œuvres d’aujourd’hui
Ne valent pas le quart de l’antique noblesse.
Et les mortalités de notre pauvre ennui
Ne valent pas le quart de l’antique sagesse.

Seule vous le savez nos forces d’aujourd’hui
Ne valent pas le quart de l’antique faiblesse.
Et les velléités de notre vague ennui
Ne valent pas le quart de l’antique largesse.

Seule vous le savez nos clartés d’aujourd’hui
Ne valent pas le quart des antiques ténèbres.
Et les éclairements de notre terne ennui
Ne sont que des flambeaux et des torches funèbres.

Seule vous le savez nos sceptres d’aujourd’hui
Ne valent pas le quart de l’antique hautesse.
Et les redressements du cadavre d’ennui
Ne valent pas le quart de l’antique bassesse.