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Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/137

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ÈVE


Seule vous le savez nos réparations
Ne valent pas le quart de votre ancienne offense.
Seule vous le savez, notre maigre défense
Ne ferait pas le quart de vos donations.

Seule vous le savez, nos contemplations
Sont troubles du dedans, ô mon âme ô ma mère.
Seule vous le savez, nos méditations
Sont vides du dedans, aïeule de misère.

Seule vous le savez, nos élévations
Sont basses par le pied, aïeule inaltérable.
Seules, vous le savez, nos dépravations
Sont noueuses du pied, aïeule invulnérable.

Seule vous le savez nos expiations
Ne lavent pas le sang sur le dos de la main.
Seule vous le savez, nos indignations
Laissent trôner la honte au milieu du chemin.

Et nous ne valons pas dans nos meilleurs moments
Ce que l’homme valait à toute heure du jour.
Et nous ne valons pas dans nos plus beaux tourments
Et nous ne valons pas dans notre pauvre amour,