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Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/384

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les tapisseries


Et de marquer les bords d’un âge de merveille
Ou d’un âge vieillot frileusement couvert.
Et de faire une jeune et de faire une vieille.
Et de faire un avril et de faire un hiver.

Et la terre est chargée, et c’est la terre seule,
De faire le grand âge et l’âge résolu.
Et de faire une femme et de faire une aïeule.
Et de couper les bords de notre âge absolu.

Et la terre est chargée, et c’est là son office,
De découper les bords de notre âge réel,
Sans aucun appareil, sans aucun artifice,
Du premier jour des Rois jusqu’au dernier Noël.

Et la vie est chargée, et c’est là son affaire,
De marcher tout le long de notre âge réel.
Et nul ne peut changer, et nul ne peut défaire
La courbe qu’elle inscrit jusqu’au dernier Noël.

Et la vie est chargée et c’est là son affaire
D’enregistrer l’ampleur de notre âge réel.
Nul ne peut altérer, nul ne peut redéfaire
Le tracé qu’elle inscrit jusqu’au dernier Noël.