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Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/94

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dhon reçoit de notre reconnaissance le titre de grand classique). C'est également ce qu’a fait Albert Vincent, publiant dans la collection du Cercle, à la Nouvelle Librairie Nationale, son beau travail, si documenté et si précis, sur les Instituteurs et la Démocratie, travail écrit pour appeler ses collègues, les instituteurs, au nom de Proudhon, au nom de la famille française, au nom de l’ordre français, à collaborer non plus dans l’œuvre de destruction où les pousse la République mais dans l’œuvre de reconstruction où ils trouveront le roi, protecteur des républiques françaises. Le silence de la grande presse démocratique a été forcé par le talent et l’audace de Vincent, et nous avons vu deux notoires représentants de la démocratie, M. Èmile Favre, député, à la Bataille, et M. Eugène Fournière, à la Dépêche de Toulouse gémir longuement sur la ruine des idées démocratiques, que ce vaillant petit livre annonce. Et l’on nous a assuré que M. Ferdinand Buisson ne cachait pas sa détresse.

Cette tâche, nous l’avons continuée au Cercle, et, cherchant dans quel sens la diriger cette année, nous n’avons naturellement trouvé rien de mieux que de consacrer toutes nos séances de travail à renseigner nos amis et nos auditeurs sur les campagnes engagées, dans toutes les parties du monde révolutionnaire, contre la loi de trois ans : annonçant trois semaines avant que la bataille fût engagée, le conflit inévitable entre les patriotes et les révolutionnaires, et invitant dès ce moment nos amis à ne pas être un instant les dupes du gouvernement ni de Joseph Reinach, c’est-à-dire à maintenir entièrement, même pendant cette crise, nos vues sur le syndicalisme et à faire porter leurs coups non sur le syndicalisme, mais sur l’antipatriotisme, non même sur l’antipatriotisme des syndicalistes, mais sur l’antipatriotisme des gens de Sorbonne et d’Institut. Et trois jours avant la réunion du manège du Panthéon, noua pûmes, résumant toutes les campagnes faites au temps de Dreyfus, prévoir la marche des événements au moment où nous nous sentions tout près du premier corps à corps : un premier choc dont le résultat serait à l’avantage de l’adversaire, une période douteuse suivant cette première rencontre et ensuite la victoire nécessaire, assurée des patriotes ; et la conclusion de notre soirée fut que nous devions tous aller à la réunion organisée par les antipatriotes, sans espoir de vaincre ce jour-là, mais afin que notre tâche fût faite. Et elle le fut : le sang versé de nos amis Pierre Lecœur et Thybault en témoigna. Les membres du Cercle Proudhon étant réunit, pour défendre à la fois le nationalisme et le syndicalisme, il convenait qu’ils fussent les premiers à combattre ceux qui, usurpant le nom et les titres du syndicalisme