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Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/96

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voulu user en mon endroit, de même j’opposerai à la sympathie que je porte à votre personne, l’intransigeance d’une opposition absolue à votre œuvre…

Dans l’ancienne France les adversaires se saluaient avant de tirer l’épée. Je vous salue, Monsieur, vous et les vôtres, vous exprimant encore fois la haute estime que j’ai pour vous et la haine que je ressens à l’égard de votre œuvre…

C’était très net et d’une belle franchise. Nous remerciâmes l’auteur de la lettre, non sans lui exprimer notre regret. Mais devons-nous dire qu’il est revenu parmi nous ? Il veut rester républicain (et nous l’entendons bien), mais c’est chez nous seulement qu’il trouve l’intelligence des problèmes sociaux. Nous sommes heureux de lui souhaiter ici la bienvenue, et nous le remercions du précieux témoignage qu’il nous apporte.

Nous remettons à un prochain Cahier la reproduction d’articles que les journaux et les revues ont consacrés au Cercle, à ses Cahiers et à ses publications. Nous remercions simplement aujourd’hui le Devoir, de Montréal, la Société Nouvelle, de Bruxelles, la Revue hebdomadaire, les Cahiers du Centre, Pages Libres, l’Indépendance Bretonne, l’Univers, la Revue roumaine, l’Opinion Publique de Prague, le Bien Public de Gand, l’Avant-Garde de Normandie, etc., etc… de n’avoir pas respecter la loi du silence à notre égard. Nous aurons à répondre longuement à quelques pages qui nous concernent dans une longue étude que le P. du Passage a publiée aux Études où l’éminent religieux nous attribue des illusions que nous n’avons guère, des pensées que nous n’avons pas. La part que plusieurs d’entre nous ont prise, dans les rangs de l’Action Française, dans la campagne pour la défense nationale, indique assez que nous ne nous méprenons pas un instant sur le rôle que l’on veut faire jouer au syndicalisme révolutionnaire contre l’État et contre la Patrie. Mais nous maintenons, même et surtout aujourd’hui, que la pensée qui préside au développement du syndicalisme est une pensée d’organisation utile, heureuse, féconde, et que si le syndicalisme est actuellement entraîné contre la Patrie, c’est qu’il est, selon le mot de Maurice Pujo, saboté, saboté par la Maçonnerie, saboté par les Sorbonnards, saboté par quelques-une de ses représentants ou de ses inspirateurs, dupes ou complices de l’Étranger de l’intérieur.