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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/37

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COMÉDIE


Scène VII

DURAND, PHILEMON.
PHILEMON, arrive en rêvant.

S’il pouvoit dans l’État se faire un changement,
Qui brouillât un peu tout ; qui, par événement,
Dans le monde, à la fin, me fît jouer un rôle…
Je songerois à moi, j’en donne ma parole.

DURAND.

Monsieur…

PHILEMON, sans le voir.

Monsieur…Et je saurois me montrer au besoin…

DURAND, à part.

Preuve démonstrative ! Il m’évite avec soin.

PHILEMON.

Si, pour mon intérêt, affectant la sagesse ;
Je feins de dédaigner le crédit, la richesse ;
Sous ces dehors trompeurs, mon cœur ne jouit pas. —
Tentons un coup d’éclat… oui, faisons du fracas !
J’ai des Mémoires pleins de maximes hardies,
De projets merveilleux & de vives sorties
Contre des gens à tort élevés jusqu’aux Cieux :
La célébrité sert nombre d’audacieux…
Mais elle a ses dangers… j’ai quelque inquiétude.

DURAND, à part.

De se parler tout seul il a pris l’habitude,