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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/40

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L’ÉGOÏSME,

PHILEMON.

Ma liste ? La voilà.Que j’indique en lisant
Les hommes bons à voir.
(Il va s’asseoir près d’une table, & prend une plume.)

LA PIERRE.

Les hommes bons à voir.Bien ! Ordonnez…

PHILEMON.

(Bas.) « Clitandre. »
Cet homme a des talents, des vertus à revendre ;
Mais il fait mal sa cour, il n’a plus de crédit.
(Haut.)
Je n’y suis plus pour lui, pour Clitandre.

(Il le raye.)
LA PIERRE.

Je n’y suis plus pour lui, pour Clitandre.Suffit.

PHILEMON.
(Bas.)
« Dorlix »… Il est fin, souple, il ira loin, je gage ;

(Haut.)
Je recevrai Dorlix, — « Le Comte du Rivage ».
(Bas.)
J’aime à trouver l’utile, & me ris du clinquant.
(Haut.)
Serviteur, « de la part du Duc de Saint-Cernant »…
(Bas & se levant.)
Suivons un peu cet homme, encensons ses foiblesses.
Puisque la flatterie est l’aimant des richesses ;
Vantons jusqu’aux vertus de la Phryné qu’il a.
L’amour-propre répugne à ce manège-là ;
Le sacrifice est dur… Le prix en dédommage !
D’ailleurs la sotte idole obtient un faux hommage !
Encor le lui rend-t-on dans l’ombre du secret ;