Aller au contenu

Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
L’ÉGOÏSME,

LA PIERRE.

Plaire à l’oncle…Eh ? Je dis que je suis fort joyeux.
De savoir que votre oncle arrive.

PHILEMON, à part avec le plus grand dédain.

De savoir que votre oncle arrive.Peu m’importe
Son retour, son absence.

LA PIERRE.

Son retour, son absence.Ah ! Monsieur, il apporte
Des trésors.

PHILEMON, à part.

Des trésors.Des trésors ! Le cas est différent.

(Haut.)
Voyons. — Fausse nouvelle indubitablement,

Bruit en l’air.

LA PIERRE.

Bruit en l’air.Non, Monsieur, la nouvelle est très-sûre.
Si son Caissier n’eût pas contrefait l’écriture
De ses correspondants ; si par-là le frippon
N’avoit sçu lui voler plus d’un bon million,
Il seroit de retour depuis deux mois en France.
Enfin telle qu’elle est, sa fortune est immense.

PHILEMON.

Ce cher oncle, on le dit l’homme le plus charmant !

(À demi-voix, d’un air curieux & satisfait.)
La Pierre, on le croit donc bien riche.
LA PIERRE.

La Pierre, on le croit donc bien riche.Extrêmement.

PHILEMON.

Je pourrai l’embrasser. Oh, Dieux ! quelle allégresse !