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Elle est captivante et même passionnante en beaucoup de ses pages. Les Poitevins sont profondément attachés à leur province. C’est leur petite patrie. Pendant des siècles, le Poitou qui, en bien des domaines, avait été en avance sur le royaume de France et tenait obstinément à son indépendance nationale, s’est montré ardemment anti-français, ainsi que l’expose Guérinière, dans son Histoire générale du Poitou. Aujourd’hui, bien qu’il éprouve une dilection particulière pour cette terre qui a façonné son âme, le Poitevin est Français avant d’être Poitevin. Le Poitou est tellement intégré, fondu dans la grande patrie française que la pensée impie d’une séparation, d’une autonomie quelconque hors du cadre de la France, désormais une et indivisible, n’effleure certainement pas l’esprit d’un seul Poitevin.

L’Amicale des Deux-Sèvres, organe mensuel des Originaires des Deux-Sèvres habitant Paris, publiait en 1937, dans un numéro spécial édité à l’occasion de l’Exposition Internationale de Paris, un article de M. Maurice Béguin, archiviste des Deux-Sèvres, dans lequel celui-ci déclare : « … la tradition d’un pays, c’est vraiment plus qu’une vieille chose débile et touchante : la tradition, c’est une réserve qu’on a ; c’est un repli où se retrouver ; c’est une ressource. La tradition, voyez-vous, fait parfois le même bien et redonne les mêmes forces qu’un bon tonique, ou qu’un bon bain. »