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Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/44

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Plusieurs, j’ose le croire, admettront, à la réflexion, qu’une opinion n’est pas forcément juste parce qu’elle est courante et qu’il convient de séparer ce qui est vérité de ce qui est légende. Plusieurs iront peut-être plus loin et estimeront que les présomptions, sinon les preuves, leur paraissent assez convaincantes pour faire admettre que, dans les veines du peuple canadien-français coule beaucoup moins de sang nordique des Normands ou des Vikings et beaucoup plus de sang poitevin, aunisois, saintongeais et angoumoisin qu’on ne l’imagine généralement.

Peut-être est-ce dans ce double atavisme, dans la présence abondante et dominante de ces deux sangs mélangés, que certains trouveront l’explication de deux tendances qui s’opposent dans l’âme de beaucoup de Canadiens français d’aujourd’hui. Le sang des coureurs de mers vikings leur donnerait le goût du risque et de l’aventure, il en aurait fait des explorateurs et des coureurs de bois. Celui de la race terrienne des gens du pays d’Ouest en ferait des colons hors ligne, des « habitants » profondément enracinés au sol. L’un les pousse à partir et l’autre à rester.

Des fêtes grandioses avaient été projetées, pour célébrer, en 1942, le troisième centenaire de la fondation de Montréal. Mais la guerre est venue. Les circonstances ont contraint de leur donner une bien moindre envergure. Le programme magni-