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Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/50

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leurs armes, leurs bijoux, leurs chars de guerre, comme aux temps néolithiques. Ils avaient enfin dans les forêts, sur le bord des sources, sous les arbres des bois sacrés, sous la lumière des hauts plateaux, leurs fêtes, leurs pèlerinages et leurs assemblées religieuses. »

Conquis par les Romains, « les Pictons, — dit encore M. Boissonnade —, adoptèrent sans répugnance le culte officiel de la cité victorieuse et de ses empereurs, qu’ils associèrent à celui de leurs dieux nationaux… Ils bâtirent aux Césars divinisés… des temples où ils les vénérèrent en compagnie du Teutatès celtique, le Mercure grécolatin. Ils associèrent à leur vieille divinité Smer ou Lug, l’Hermès latin et hellénique qu’ils appelèrent Adsmerius. Leur zèle dévot groupa dans un même hommage pieux les nouvelles divinités des vainqueurs, Apollon, Mars, Hercule, Minerve, Vénus, et les vieilles Divinités protectrices du sol poitevin… »

La plus grande gloire sans doute du Poitou est d’être devenu, au IVe siècle, le premier foyer de la pensée chrétienne, grâce au lustre incomparable que jeta sur son diocèse l’évêque de Poitiers saint Hilaire. C’est à ce grand évêque, en effet, que la Gaule, nouvellement convertie au christianisme, doit d’être restée fidèle à l’orthodoxie chrétienne. Son rôle dans la chrétienté fut si considérable que le prestige qui en rejaillit sur l’église