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Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/62

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de hêtres et de chênes centenaires. C’était au crépuscule, dans la mystérieuse forêt de Vouvant, en Vendée, non loin de l’antique ville de Fontenay-le-Comte, l’ancienne capitale du Bas-Poitou. Les danses sont soudain troublées par l’apparition inattendue d’un jeune et hardi garçon d’une magnifique prestance. Les compagnes de Mélusine, apeurées, s’éloignent, la laissant seule avec le nouveau venu. Celui-ci, s’excusant, se présente. Il s’appelle Raymondin. Il appartient à l’une des plus puissantes et des plus riches familles nobles de France, famille qui possède, dans cette vieille province du Poitou, d’immenses domaines. Il est le fils du roi des Bretons. Au cours d’une chasse au sanglier, il vient, par mégarde et par malheur, de tuer son oncle, le comte de Poitiers. Il est perdu dans la forêt et désemparé.

Immédiatement il est ébloui, séduit, conquis par la beauté et par le charme de Mélusine. Il ne peut se défendre de le lui dire. Elle accueille ses déclarations sans déplaisir, au point qu’elle envisage volontiers l’idée d’abandonner sa chère Vendée pour devenir sa femme. Sûr de l’amour de celui qui fait battre amoureusement son propre cœur, elle l’assure qu’elle sera pour lui une épouse modèle, dont la réconfortante tendresse l’aidera à devenir l’un des premiers gentilshommes du royaume de France. Mais elle lui impose une condition. Pour une raison secrète qu’elle ne peut lui