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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/145

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DES ESPRITS.

les femmes continuent de chanter toujours, juſqu’à ce qu’il ſoit revenu à lui : s’ils ceſſent de chanter, l’homme meurt ; ce qui lui arrive auſſi, ſi quelqu’un eſſaye de l’éveiller, en le touchant de la main ou du pied. On éloigne même de lui les mouches, qui par leur bourdonnement pourroient l’éveiller & le faire revenir.

Quand il eſt revenu à lui, il répond aux queſtions qu’on lui fait ſur le lieu où il a été envoyé. Quelquefois il ne ſe réveille qu’au bout de 24 heures, quelquefois plutôt, & quelquefois plus tard, ſelon la diſtance du lieu où il eſt allé. Et pour aſſurance de ce qu’il dit, & du chemin qu’il a fait, il rapporte du pays où il a été envoyé la marque qu’on lui a demandée, un couteau, un anneau, des ſouliers ou quelqu’autre choſe. On peut voir ſur tout cela Jean Scheffer, Laponia, imprimé à Francfort in-4o. an. 1673. chapitre xj. intitulé de Sacris Magicis & Magia Laponia, pag. 119. & ſuiv.

Les mêmes Lapons ſe ſervent auſſi de ce tambour pour ſçavoir la cauſe d’une maladie, ou pour faire perdre la vie ou la force à leurs ennemis. De plus il y a parmi eux certains Magiciens, qui tiennent dans une eſpece de gibeciere de cuir des mowuches magiques, qu’ils lâchent de