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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/150

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APPARITIONS

tellement qu’elle étoit évoquée par l’art magique, lorſqu’elle tombe en éclipſe, que l’on faiſoit alors grand bruit, en frappant ſur des vaſes de cuivre, pour empêcher que la voix des Enchanteurs ne paſſât juſqu’à elle[1].

 Cantat, & è curru tentat deducere Lunam,
Et faceret, ſi non œra repulſa ſonent.

Ces opinions populaires & les fictions poëtiques ne méritent aucune créance ; mais elles montrent qu’elle eſt la force du préjugé. On aſſure[2], qu’encore aujourd’hui les Perſes croyent donner du ſecours à la Lune dans ſon éclipſe, en frappant fortement ſur des vaſes d’airain, & faiſant grand bruit.

Ovide[3] attribue aux enchantemens de la Magie les évocations des puiſſances infernales, & leur renvoi dans l’Enfer, les orages, les tempêtes, le retour du beau tems.

 Obſcurum verborum ambage novorum
Ter novies carmen magico demurmurat ore ;

  1. Tibull. l. I. Eleg. 9. v. 21.
  2. Pietro della Valle, voyage.
  3. Ovid. Metamorph. 14.