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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/153

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DES ESPRITS.

pays du monde parmi les peuples qui paſſoient pour les plus ſages & les plus éclairés, comme les Egyptiens, les Chaldéens, les Perſes, les Syriens, les Hébreux même, les Grecs, les Romains. Il n’y a pas juſqu’aux peuples barbares qui n’euſſent leurs Oracles.

La Religion payenne n’avoit rien dont elle ſe fit plus d’honneur, & dont elle ſe vantât avec plus de complaiſance. Dans toutes les grandes entrepriſes on recouroit à l’Oracle ; par-là ſe décidoient les plus importantes affaires de Ville à Ville, de Province à Province. La maniere de rendre les Oracles n’étoit pas la même par-tout. On dit[1] que le Taureau Apis, dont le culte étoit ſi ancien dans l’Egypte, rendoit ſes Oracles en recevant ſa nourriture de la main de celui qui le conſultoit. S’il la reçoit, dit-on, on en tire un bon augure : s’il la refuſe, c’eſt un mauvais préſage. Lorſque cet animal paroît en public, il eſt accompagné par une troupe d’enfans, qui chantent des hymnes en ſon honneur ; enſuite ces enfans ſont remplis d’un enthouſiaſme ſacré, & commencent à prédire l’avenir. Si le Taureau entre tranquillement dans

  1. Plin. l. 8. c. 48.