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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/156

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APPARITIONS

215 ans en Egypte, & s’y étant extraordinairement multipliés, avoient commencé à former un peuple ſéparé, & une eſpece de République. Ils avoient pris goût aux cérémonies, aux ſuperſtitions, aux coutumes, à l’idolâtrie des Egyptiens. Joſeph paſſoit pour le plus habile Devin, & pour le plus grand interprete des ſonges qui ſût en Egypte. On croyoit qu’il tiroit des Oracles par l’inſpection de la liqueur qu’il avoit miſe dans ſa coupe. Moïſe pour guérir les Hébreux de leur penchant à l’Idolâtrie & aux ſuperſtitions Egyptiennes, leur preſcrivit des Loix & des Cérémonies propres à ſon deſſein, les unes diamétralement oppoſées à celles des Egyptiens, les autres y ayant quelque rapport de reſſemblance, mais différentes par leur objet & par les circonſtances.

Par exemple, les Egyptiens étoient accoutumés à conſulter les Devins, les Oracles, les Magiciens, les Interpretes des ſondes, les Augures. Moïſe[1] défend tout cela aux Hébreux ſous des peines rigoureuſes ; mais afin qu’ils n’euſſent pas lieu de ſe plaindre que leur religion ne leur fourniſſoit point les mêmes moyens de découvrir l’avenir & les choſes ca-

  1. Exod. xxviij. 30.