Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
DES ESPRITS.

moi autant de fois que je l’appelle. Et as-tu vû ce maître ? Oui, dit-elle, j’ai ſouvent vû entrer des hommes chez ma mere, à l’un deſquels elle m’a vouée. Après ce dialogue, le pere lui demanda comment elle feroit pour faire pleuvoir ſeulement ſur ſon champ. Elle demanda ſeulement un peu d’eau ; il la mena à un ruiſſeau voiſin, & la fille ayant nommé l’eau au nom de celui auquel ſa mere l’avoit vouée, auſſi-tôt on vit tomber ſur le champ du Payſan une pluie abondante.

Le pere convaincu que ſa femme étoit Sorciere, l’accuſa devant les Juges, qui la condamnerent au feu. La fille fut baptiſée & vouée à Dieu ; mais elle perdit alors le pouvoir de faire pleuvoir à ſa volonté.