Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
DES ESPRITS.

fredi n’étoit Sorcier que d’imagination ; & l’Auteur dont nous avons tiré cette Hiſtoire, dit qu’il y a quelques Parlemens, entr’autres le Parlement de Paris, qui ne puniſſent pas les Sorciers, dès qu’il n’y a point d’autres crimes mêlés à la Magie ; & qu’on a l’expérience qu’en ne puniſſant pas les Sorciers, mais les traitant ſimplement de fols, on a vû avec le tems qu’ils n’étoient plus Sorciers, parce qu’ils ne nourriſſoient plus leur imagination de ces idées, au lieu que dans les pays où on brûle les Sorciers, on ne voit autre choſe, parce qu’on ſe fortifie dans cette prévention ; c’eſt ce que dit l’Ecrivain.

Mais on n’en peut pas conclure, que Dieu ne permette pas quelquefois au Démon d’exercer ſa puiſſance ſur les hommes, & de les porter à des excès de malice & d’impiété, & de répandre dans leurs eſprits des ténebres, & dans leurs cœurs une corruption qui les précipite dans un abîme de déſordres & de malheurs. Le Démon tenta Job[1] par la permiſſion de Dieu. L’Ange de Satan, & l’aiguillon de la chair fatiguoient Saint Paul[2] : il demanda d’en être délivré ;

  1. Job. I. 12. 13. 22.
  2. II. Cor. xij. 7. 8.