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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/209

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DES ESPRITS

dans la journée, & ayant ouvert la porte qui étoit fermée au verrouil par dehors, y apperçut un homme couché tout de ſon long ſur le ventre, & profondément endormi : il le reconnut aiſément, le connoiſſant d’ailleurs ; & lui ayant demandé ce qu’il faiſoit là, le Menuiſier lui dit avec la derniere ſurpriſe, qu’il ne ſçavoit ni par qui, ni comment il avoit été conduit en cet endroit.

» Le Tonnelier ne ſe payant pas de ces raiſons, lui dit qu’aſſurément il étoit venu pour le voler, & le fit mener chez le Bailli de Bar, qui l’ayant interrogé ſur le fait dont on vient de parler, il lui raconta naïvement, que s’étant mis en chemin ſur les quatre heures du matin pour venir de Heiligenſtein à Bar, (ces deux lieux n’étant diſtans que d’un quart d’heure) il vit tout à coup dans une place couverte de verdure & de gazon un feſtin magnifique des mieux illuminés, où l’on ſe divertiſſoit à l’envi, tant par la ſomptuoſité du repas, que par les danſes qui s’y faiſoient ; que deux femmes de ſa connoiſſance & habitantes de Bar l’ayant convié à ſe mettre de la compagnie, il ſe mit à table, & profita de