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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/212

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APPARITIONS

procha, & ayant trouvé la porte ouverte, y mit la tête, & vit au milieu d’une grande fête éclairée d’une infinité de flambeaux une table bien couverte, autour de laquelle étoient des hommes & des femmes qui ſe réjouiſſoient : un des Officiers qui ſervoient à table l’ayant apperçû, lui préſenta une coupe remplie de liqueur : il la prit ; & ayant renverſé la liqueur, il s’enfuit avec la coupe dans le premier Village où il s’arrêta. Si notre Menuiſier en avoit uſé de même, au lieu de s’amuſer au feſtin des Sorciers de Bar, il ſe ſeroit épargné bien des inquiétudes.

Nous avons dans l’Hiſtoire pluſieurs exemples de perſonnes pleines de Religion & de piété, qui dans la ferveur de leur oraiſon ont été enlevées en l’air, & y ſont demeurées aſſez longtems. Nous avons connu un bon Religieux, qui s’éleve quelquefois de terre, & demeure ſuſpendu ſans le vouloir, ſans y tâcher, & cela à l’occaſion d’une image de dévotion qu’il voit, ou de quelque Oraiſon dévote qu’il entend, comme du Gloria in excelſis Deo. Je connois une Religieuſe, à qui il eſt ſouvent arrivé malgré elle de ſe voir ainſi élevée en l’air à une certaine diſtance de la terre ; ce n’étoit ni par ſon choix, ni par l’envie de ſe