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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/231

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DES ESPRITS

ou les humeurs dans leur état régulier & naturel, ce qui eſt toujours miraculeux & prouve la Divinité du Sauveur.

Quoique les Juifs fuſſent aſſez crédules ſur les opérations du malin Eſprit, ils croyoient toutefois que pour l’ordinaire les Démons qui tourmentoient certaines perſonnes, n’étoient autre choſe que les Ames de quelque ſcélerat, qui craignant de ſe rendre au lieu qui lui eſt deſtiné, s’empare du corps de quelque mortel qu’il tourmente, & s’efforce de lui ôter la vie[1].

Joſeph l’Hiſtorien[2] raconte, que Salomon compoſa des charmes contre les maladies, & des formules d’Exorciſmes pour chaſſer les mauvais Eſprits. Il dit ailleurs, qu’un Juif nommé Eleazar guérit en préſence de Veſpaſien quelques Poſſédés, en leur appliquant ſous le nés un anneau, où étoit enchaſſée une racine indiquée par ce Prince. On prononçoit le nom de Salomon avec une certaine priere & un Exorciſme ; auſſi-tôt le Poſſédé tomboit par terre, & le Démon le quittoit. Le commun des Juifs ne doutoit pas que Beelzebub Prince des Démons n’eût le pouvoir de chaſſer les autres Démons,

  1. Joſeph. Antiq, lib. 7. c. 25.
  2. Joſeph. Antiq. lib. 8. c. 2.