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APPARITIONS

ſulta l’Evêque & ſe moqua de lui. D’un autre côté, les Calviniſtes ayant obtenu des Magiſtrats qu’on ſéqueſtrât la Poſſédée, & qu’on la mît dans la Priſon pour l’examiner de plus près, dans une des convulſions qu’elle y eut, Carlier, Médecin Calviniſte, tira tout-à-coup de ſa poche quelque choſe qui fut avéré être un poiſon des plus violens, qu’il lui jetta dans la bouche, qu’elle garda durant la convulſion, & qu’elle revomit d’elle-même après être revenue à elle.

Toutes ces expériences déterminerent à recommencer les Proceſſions, & l’on redreſſa l’échaſſaut. Les Calviniſtes outrés ſuppoſerent alors un écrit de M. de Montmorency, portant défenſe de continuer les Exorciſmes, avec injonction aux Gens du Roi d’y tenir la main. Ainſi on s’abſtint une ſeconde fois de faire la Proceſſion ; le Diable en triompha encore : il découvrit cependant à l’Evêque tout l’artifice de cette ſuppoſition, nomma tous ceux qui y avoient part, & déclara qu’il avoit encore gagné du tems par cette obéiſſance de l’Evêque à la volonté des hommes, plutôt qu’à celle de Dieu. Outre cela le Diable avoit déja proteſté publiquement, que c’étoit malgré lui qu’il reſtoit dans le corps de cette femme ; qu’il