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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/275

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DES ESPRITS

Le Loyer dans ſon Livre des Spectres[1] avoue que tout cela lui paroît fort ſuſpect. Il croit plutôt Fernel, un des plus graves Médecins de ſon ſiécle, qui ſoutient[2] que la Médecine n’a pas un tel pouvoir, & en apporte pour exemple l’hiſtoire d’un jeune gentilhomme, fils d’un Chevalier de l’Ordre, qui étant ſaiſi du Démon, ne put être guéri ni par potions ni par médecines, ni par diette, mais qui le fut par les conjurations & les exorciſmes de l’Egliſe.

Quant à la réalité du retour des ames & de leurs Apparitions, la Sorbonne, la plus célébre Ecole de Théologie qui ſoit en France, a toujours crû que les Ames des défunts revenoient quelquefois, ou par l’ordre & la puiſſance de Dieu, ou par ſa permiſſion. Elle l’a ainſi reconnu dans ſes déciſions en l’an 1518. & encore plus poſitivement le 23 Janvier 1724. Nos reſpondemus veſtræ petitioni, animas defunctorum divinitùs, ſeu divinâ virtute, ordinatione aut permiſſione, interdùm ad vivos redire exploratum eſſe. Pluſieurs Juriſconſultes & pluſieurs Compagnies Souveraines ont jugé, que l’Apparition d’un mort dans une maiſon pou-

  1. Le Loyer, I. liv. des Spectres, c. 2. p. 288.
  2. Fernel, de Abditis rerum Cauſis, l, 2. c. 16.