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APPARITIONS

alla ſi loin, qu’on fut obligé de procéder contre lui par Cenſures, & de le contraindre par les Exorciſmes de ſortir du pays.

Je trois pouvoir mettre au nombre des Folets les Eſprits qui ſe voient, dit-on, dans les mines & dans le creux des montagnes. Ils paroiſſent vêtus comme les Mineurs, courent çà & là, s’empreſſent comme pour travailler & chercher le minérai, l’aſſemblent en monceaux, le tirant dehors, tournant la roue de la grue : ils ſemblent ſe donner de grands mouvemens pour aider les ouvriers, & toutefois ne font rien.

Ces Eſprits ne ſont pas malfaiſans, à moins qu’on ne les inſulte, & qu’on ne ſe moque d’eux : car alors ils ſe mettent de mauvaiſe humeur, ils jettent quelque choſe à ceux qui les outragent. Un de ces Génies qui avoit été injurié & envoyé au gibet par un mineur, lui tordit le col, & lui mit la tête par derriere. Le mineur n’en mourut point ; mais il demeura toute ſa vie ayant le col renverſé & tordu.

George Agricola[1] qui a ſçavamment traité la matiere des mines, des

  1. Georg. Agricola. de Mineral. ſubterran, pag. 504.