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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/313

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DES ESPRITS

jurer & les chaſſer les Exorciſmes des Mages & des Juifs qui étoient auprès de lui ; mais leurs efforts furent inutiles. Le Roi ſe ſouvint du Dieu des Chrétiens, lui adreſſa ſes prieres, fit venir l’Evêque qui étoit à la tête de l’Egliſe Chrétienne de Perſe, & le pria de s’employer pour lui faire avoir ces tréſors, & pour chaſſer les Démons qui les gardoient. Le Prélat offrit le Saint Sacrifice, y participa, & étant allé ſur le lieu, en écarta les Démons gardiens de ces richeſſes, & mit le Roi en paiſible poſſeſſion du Château.

Racontant cette Hiſtoire à un homme de conſidération[1], il me dit que dans l’Iſle de Malthe deux Chevaliers ayant apoſté un Eſclave, qui ſe vantoit d’avoir le ſecret d’évoquer les Démons, & de les obliger de découvrir les choſes les plus cachées, ils le menerent dans un vieux Château, où l’on croyoit qu’étoient cachés des tréſors. L’Eſclave fit ſes évocations, & enfin le Démon ouvrit un rocher d’où ſortit un coffre. L’Eſclave voulut s’en emparer ; mais le coffre rentra dans le rocher. La choſe recommença plus d’une ſois ; & l’Eſclave après de vains efforts vint dire aux Chevaliers ce qui lui étoit arrivé, mais qu’il étoit tellement

  1. M. le Chevalier Guiot de Marre.