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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/315

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DES ESPRITS

n’eût parlé au Maître. Elle lui raconta ce qui lui étoit arrivé ; & le Chevalier réſolut d’aller chez elle, accompagné de gens munis de pieux & d’autres inſtrumens propres à creuſer : ils creuſerent, & bientôt il ſortit de l’endroit où ils piochoient une ſi grande quantité d’eau, qu’ils furent obligés d’abandonner leur entrepriſe.

Le Chevalier ſe confeſſa à l’Inquiſiteur de ce qu’il avoit fait, & reçut l’abſolution ; mais il fut obligé d’écrire dans les Regiſtres de l’Inquiſition le fait que nous venons de raconter.

Environ ſoixante ans après, les Chanoines de la Cathédrale de Malthe voulant donner au devant de leur Egliſe une place plus vaſte, acheterent des maiſons qu’il fallut renverſer, & entr’autres celle qui avoit appartenu à cette vieille femme : en y creuſant, on y trouva le tréſor, qui conſiſtoit en pluſieurs pieces d’or de la valeur d’un ducat avec l’effigie de l’Empereur Juſtin I. Le Grand-Maître de Malthe prétendoit que le tréſor lui appartenoit, comme Souverain de l’Iſle ; les Chanoines le lui conteſtoient. L’affaire fut portée à Rome. Le Grand-Maître gagna ſon procès : l’or lui fut apporté de la valeur d’environ ſoixante mille ducats ;