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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/317

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DES ESPRITS

ſoir près la Baſtide, ou maiſon de campagne nommée du Paret, il en fit la découverte en préſence de la fermiere de cette Baſtide & du valet nommé Bernard. Auſſi-tôt qu’il eut apperçu le tréſor enterré & enveloppé d’un paquet de mauvais linge, il n’oſa d’abord le toucher, de peur qu’il ne fût empoiſonné, & ne lui cauſât la mort. Il l’enleva au bout d’un crochet fait d’une branche d’amandier, & le porta dans ſa chambre, où il le développa ſans témoins, & y trouva beaucoup d’or ; & pour ſatisfaire au déſir de l’Eſprit qui lui étoit apparu, il fit dire pour lui quelques Meſſes. Il découvrit ſa bonne fortune à un homme de ſon pays nommé Auquier, qui lui prêta quarante livres, & lui paſſa un billet par lequel il reconnoiſſoit lui devoir vingt mille livres, & lui quittoit les quarante livres prêtées ; le billet étoit du 27 Septembre 1726.

Quelque tems après Mirabel demanda à Auquier le payement du billet. Auquier dénia tout. Grand procès, informations, perquiſitions dans la maiſon d’Auquier ; Sentence du 10 Septembre 1727. portant qu’Auquier paſſeroit le guichet, & ſeroit appliqué à la queſtion ; appel au Parlement d’Aix. Le billet d’Auquier fut déclaré contrefait. Bernard