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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/346

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APPARITIONS

fer, qui s’approcha de lui. Athénodore continuant à écrire, le Spectre lui fit ſigne de le ſuivre : le Philoſophe à ſon tour lui fit ſigne d’attendre, & continua à écrire ; à la fin il prend ſa lumiere & ſuit le Spectre, qui le conduiſit à la cour de la maiſon, puis rentra ſous terre & diſparut.

Athénodore ſans s’effrayer arrache de l’herbe pour marquer le lieu, & s’en retourna ſe repoſer dans ſa chambre. Le lendemain il fait ſçavoir aux Magiſtrats ce qui lui étoit arrivé ; ils viennent dans la maiſon, font fouiller au lieu déſigné : on y trouve les os d’un cadavre chargé de chaînes ; on lui donne la ſépulture, & le logis demeura tranquille.

Lucien rapporte[1] une Hiſtoire à peu-près pareille. Il y avoit, dit-il, à Corinthe une maiſon, qui avoit appartenu à un nommé Eubatide dans le quartier nommé Cranaüs ; un nommé Arignote entreprit d’y paſſer la nuit, ſans ſe mettre en peine d’un Spectre qu’on diſoit y revenir : il ſe munit de certains livres magiques des Egyptiens pour conjurer le Spectre ; étant entré la nuit dans la maiſon avec une lumiere, il ſe mit à lire tran-

  1. In Philo-pſeu. pag. 840.