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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/376

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APPARITIONS

maiſon de Loth, où les Anges étoient entrés. Les Soldats qui cherchoient Eliſée furent de même en quelque ſorte aveuglés[1], quoiqu’ils euſſent les yeux ouverts, & qu’ils parlaſſent à celui qu’ils cherchoient, & qui les conduiſit juſques dans Samarie, ſans qu’ils s’en apperçuſſent. Les deux Diſciples qui alloient le jour de Pâques à Emmaüs en la compagnie de Jeſus-Chriſt leur Maître, ne le reconnurent toutefois qu’à la fraction du pain[2] : oculi eorum tenebantur, ne eum agnoſcerent.

Ainſi les Apparitions des Eſprits aux hommes ne ſont pas toujours en forme corporelle, ſenſible & réelle ; mais Dieu qui les ordonne ou qui les permet, fait ſouvent que les perſonnes à qui ſe ſont les Apparitions, voyent en ſonge ou autrement ces Eſprits, qui leur parlent & qui les avertiſſent, qui les menacent, qui leur font voir des choſes comme préſentes qui réellement ne ſont pas devant leurs yeux, mais ſeulement, dans leur imagination, ce qui n’empêche pas que ces viſions & ces avertiſſemens ne viennent de la part de Dieu, qui par lui-même, ou par le miniſtere de ſes Anges,

  1. IV. Reg. vj. 19.
  2. Luc. xxvj. 16.