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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/384

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APPARITIONS

pacité & par ſon amour pour les pauvres, doutoit qu’il y eût une autre vie après celle-ci ; un jour il vit en ſonge un jeune homme, qui lui dit : ſuivez-moi ; il le ſuivit en eſprit, & ſe trouva dans une ville, où il entendit à ſa droite une mélodie admirable : il ne ſe ſouvenoit pas de ce qu’il avoit entendu à ſa gauche.

Une autrefois il vit le même jeune homme, qui lui dit : me connoiſſez-vous ? fort bien, lui répondit-il ; & d’où me connoiſſez-vous ? il lui raconta ce qu’il lui avoit fait voir dans la ville, où il l’avoit conduit. Le jeune homme ajouta : eſt-ce en ſonge ou éveillé que vous avez vû tout cela ? c’eſt en ſonge, lui dit-il ; & ce que je vous dis à préſent, l’entendez-vous en ſonge ou éveillé ? c’eſt en ſonge, répondit-il. Le jeune homme ajouta : où eſt à préſent votre corps ? dans mon lit, répliqua-t’il. Sçavez-vous bien que vous ne voyez rien à préſent des yeux du corps ? je le ſçais, répondit-il. Quels ſont donc les yeux par leſquels vous me voyez ? Comme il héſitoit, & ne ſçavoit quoi répondre, le jeune homme lui dit : de même que vous me voyez & m’entendez à préſent que vos yeux ſont fermés, & vos ſens endormis ; ainſi après votre mort vous vivrez, vous