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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/386

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APPARITIONS

veux couleur de pourpre : il étoit néanmoins fort reconnoiſſable à ſon air & à ſa figure ; & S. Martin ſe fit voir à lui d’un viſage riant, & tenant en main le livre que Sulpice Sévere avoit compoſé de ſa vie. Sulpice ſe jetta à ſes pieds, embraſſa ſes genoux, & lui demanda ſa bénédiction, que le Saint lui donna. Tout ceci ſe paſſoit en viſion ; & comme S. Martin ſe fut élevé en l’air, Sulpice Sévere vit encore en eſprit le Prêtre Clarus Diſciple du Saint, qui prenoit le même chemin, , & s’élevoit vers le Ciel. A ce moment Sulpice s’éveilla, & un jeune garçon qui le ſervoit étant entré, lui dit qu’il y avoit deux Moines de Tours qui venoient d’arriver, & qui annonçoient que S. Martin y étoit décédé.

M. le Baron de Couſſey, ancien & reſpectable Magiſtrat, m’a raconté plus d’une fois, qu’étant à plus de ſoixante lieuës de la Ville où ſa mere déceda, la nuit qu’elle mourut, il fut éveillé par les abbois d’un chien qui étoit au pied de ſon lit, & qu’en même tems il apperçut la tête de ſa mere environnée d’une grande lumiere, qui entrant par la fenêtre dans ſa chambre, lui parla diſtinctement, & lui annonça diverſes choſes qui concer-