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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/422

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APPARITIONS

dont elles paroiſſoient fort altérées, & dont on ne vouloit pas qu’elles goûtaſſent avant que d’avoir répondu à ce qu’on demandoit d’elles : ils croyoient auſſi que les ames n’étoient point en repos, & qu’elles rodoient autour de leurs cadavres tandis qu’ils n’étoient point inhumés[1] :

Proptere à jacet exanimum tibi corpus amici,
Heu neſcis ! totamque inceſtat funere claſſem.
Sedibus hunc refter antè ſuis, & conde ſepulchro.

Quand on donnoit la ſépulture à un corps, on appelloit cela animam condere, couvrir l’ame, la mettre ſous terre, & à couvert :

— — — — Animamque ſepulchro
Condimus, & magnâ ſupremum voce ciemus.

On l’appelloit à haute voix, & on lui offroit des libations de lait & du ſang. On appelloit auſſi cette cérémonie cacher les ombres, les envoyer avec leur corps ſous la terre :

  1. Virgil. Æneid. lib. 3. V. 150. & ſequent.