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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/427

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DES ESPRITS

quoique d’une couleur & d’une conſiſtance aërienne. Il définit l’ame[1] un ſouffle envoyé de Dieu, immortelle, corporelle, figurée. En parlant des fictions des Poëtes, qui ont avancé que les ames n’étoient pas en repos, tandis que leurs corps n’étoient pas enterrés, il dit que tout cela n’eſt inventé que pour inſpirer aux vivans le ſoin qu’ils doivent avoir de la ſépulture des morts, & pour ôter aux parens du mort la vûe d’un objet qui ne pourroit qu’augmenter inutilement leur douleur, s’ils le gardoient trop longtems dans leurs maiſons : ut inſtantiâ funeris & honor corporum ſervetur, & mœror affectuum temperetur.

S. Irénée[2] enſeigne comme une doctrine reçûe du Seigneur, que les ames non-ſeulement ſubſiſtent après la mort du corps, ſans toutefois paſſer d’un corps à un autre, comme le veulent ceux qui admettent la Métempſychoſe ; mais qu’elles en conſervent la figure, qu’elles demeurent auprès de ce corps, comme de fidéles gardiennes, & ſe ſouviennent de ce qu’elles ont fait & n’ont pas fait dans cette vie. Ces Peres croyoient donc le retour des ames, leurs Apparitions,

  1. Idem de snim. c. 56.
  2. Iren. lib. a. c. 34.