Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/451

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
413
DES ESPRITS

ayant raconté à Bruno ce qui lui étoit arrivé, le Saint lui dit : ce n’eſt pas moi qui vous ai averti ; c’eſt l’Ange de Dieu, qui ſe trouve auprès des Princes en tems de guerre. Ainſi le raconte le Comte Roger lui-même dans un privilége accordé à S. Bruno.

Un Religieux[1] nommé Fidus, Diſciple de S. Euthymius, Abbé célebre en Paleſtine, ayant été envoyé par Martyrius, Patriarche de Jéruſalem, pour une commiſſion importante touchant les affaires de l’Egliſe, s’embarqua à Joppé, & fit naufrage la nuit ſuivante ; il ſe ſoutint pendant quelque tems ſur une piece de bois qu’il rencontra par hazard. Alors il invoqua à ſon ſecours S. Euthymius, qui lui apparut marchant ſur la mer, & lui dit : ſçachez que ce voyage n’eſt point agréable à Dieu, & ne ſera d’aucune utilité à la mere des Egliſes, c’eſt-à-dire à Jéruſalem. Retournez à celui qui vous a envoyé, & lui dites de ma part qu’il ne ſe mette point en peine de la ſéparation des Schiſmatiques : car l’union ſe fera dans peu ; pour vous, il faut que vous alliez en ma Laure, & que vous en faſſiez un Monaſtere.

  1. Vita Sancti Euthym. pag. 86. 87.