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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/456

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APPARITIONS

querir Artabane, à qui il raconte les deux ſonges qu’il avoit eus deux nuits de ſuite ; il ajouta : je vous prie de vous revêtir de mes ornemens Royaux, de vous aſſeoir ſur mon Trône, enſuite de vous coucher dans mon lit ; ſi le Fantôme qui m’a apparu vous apparoît auſſi, je croirai que la choſe eſt ordonnée par les décrets des Dieux, & je me rendrai à leurs ordres.

Artabane eut beau ſe défendre de ſe revêtir des ornemens Royaux, de s’aſſeoir ſur le Trône du Roi, & de ſe coucher dans ſon lit, alléguant que tout cela ſeroit inutile, ſi les Dieux avoient réſolu de lui faire connoître leur volonté ; que cela même ſeroit plus capable d’irriter les Dieux, comme ſi l’on vouloit par ces marques extérieures leur faire illuſion ; qu’au reſte les ſonges par eux-mêmes ne méritent aucune attention, & que pour l’ordinaire ils ne ſont que des ſuites & des repréſentations de ce que l’on a eu plus fortement dans l’eſprit pendant la veille.

Xercès ne ſe rendit point à ſes raiſons, & Artabane fit ce que le Roi voulut, perſuadé que ſi la même choſe ſe préſentoit plus d’une fois, ce ſeroit une preuve de la volonté des Dieux, de la