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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/458

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APPARITIONS

Cicéron remarque que deux Arcadiens qui voyageoient enſemble[1], arriverent à Mégare Ville de la Grece, ſituée entre Athenes & Corinthe ; l’un qui avoit droit d’hoſpitalité dans la Ville, logea chez ſon ami, & l’autre dans une hôtellerie. Après le ſouper, celui qui étoit chez ſon ami ſe retira pour ſe coucher ; dans le ſommeil il lui ſembla que celui qui étoit à l’hôtellerie lui apparoiſſoit, & le prioit de le ſecourir, parce que l’Hôtellier vouloit le tuer. Sur le champ il ſe leve effrayé par le ſonge ; mais s’étant raſſuré & rendormi, l’autre lui apparut de nouveau, & lui dit que puiſqu’il n’avoit pas eu la bonté de le ſecourir, du moins il ne laiſſât pas ſa mort impunie ; que l’Hôtellier après l’avoir tué avoit caché ſon corps dans un chariot, & l’avoit couvert de fumier, & qu’il ne manquât pas de ſe trouver le lendemain matin à l’ouverture de la porte de la Ville, avant que le chariot ſortît. Frappé de ce nouveau ſonge, il ſe rend du grand matin à la porte de la Ville, voit le chariot, & demande à celui qui le menoit ce qu’il avoit ſous ce fumier : le Chartier prit auſſitôt la fuite, l’on tira le corps

  1. Cicero de divinatione.