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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/480

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APPARITIONS

cle, ou plutôt qu’ils étoient plus crédules qu’on ne l’eſt aujourd’hui.

Je conviens que la vaine crédulité du peuple, & l’amour de ce qui a l’air de merveilleux & d’extraordinaire, ont produit une infinité d’hiſtoires fauſſes ſur le ſujet que nous traitons. Il y a ici deux écueils à éviter, la trop grande crédulité, & l’exceſſive difficulté à croire ce qui eſt au-deſſus du cours ordinaire de la nature : de même qu’on ne doit pas conclure le général du particulier, ni dire que tout eſt faux, parce qu’il y a quelques hiſtoires qui ſont fauſſes ; auſſi ne doit-on pas toujours aſſurer qu’une telle hiſtoire en particulier eſt inventée à plaiſir, parce qu’il y en a un très-grand nombre de cette derniere eſpece. Il eſt permis d’éxaminer, d’éprouver & de choiſir ; on ne doit porter ſon jugement qu’avec connoiſſance de cauſe. Une hiſtoire peut être fauſſe dans pluſieurs de ſes circonſtances, & être vraie dans le fond.

L’hiſtoire du Déluge & celle du paſſage de la mer rouge ſont certaines en elles-mêmes, & dans le ſimple & naïf récit qu’en fait Moïſe. Les Hiſtoriens profanes & quelques Hébreux, des Chrétiens même y ont ajouté des embelliſſe-