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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/84

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APPARITIONS

cellule du jeune homme parut toute brillante de lumiére, & on ouit comme le bruit de pluſieurs perſonnes qui alloient, qui venoient, & qui parloient.

Après cela étant ſorti de ſa cellule, il montra aux Freres la tunique dont il étoit couvert : c’étoit une étoffe d’une blancheur admirable, brillante comme la pourpre, & d’une fineſſe ſi extraordinaire, qu’on n’avoit rien vû de ſemblable, & que perſonne ne pouvoit dire de quelle matiere elle étoit tiſſue.

On paſſa le reſte de la nuit à chanter des Pſeaumes en action de graces : le matin on le voulut mener à S. Martin ; il réſiſta tant qu’il put, diſant qu’on lui avoit expreſſément défendu de paroître en ſa préſence. Comme on le preſſoit d’y venir, cette tunique diſparut aux yeux des aſſiſtans ; ce qui fit juger que tout cela n’étoit qu’une illuſion du Démon.

Un autre Solitaire ſe laiſſa perſuader qu’il étoit Elie, & un autre qu’il étoit S. Jean l’Evangéliſte. Un jour le Démon voulut ſéduire S. Martin lui-même, s’étant apparu à lui ſous un habit royal, portant en tête un riche diadême orné d’or & de pierreries, ayant la chauſſure dorée, & tout l’appareil d’un grand Prince. Adreſſant la parole à Martin, il lui dit :