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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/164

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DISSERTATION SUR LES

génoux, adore Abrahel, & auſſitôt l’enfant commence à revivre. Il ouvre les yeux, on le réchauffe, on lui frotte les membres, & enfin il commence à marcher & à parler ; il étoit le même qu’auparavant, mais plus maigre, plus have, plus défait, les yeux battus & enfoncés, ſes mouvemens étoient plus lents & plus embarraſſés, ſon eſprit plus peſant & plus ſtupide. Au bout d’un an le Démon qui l’animoit, l’abandonna avec un grand bruit : le jeune homme tomba à la renverſe, & ſon corps infecté, & d’une puanteur inſupportable, eſt tiré avec un croc hors de la maiſon de ſon pere, & enterré ſans cérémonie dans un champ.

Cet événement fut rapporté à Nancy, & examiné par les Magiſtrats, qui informerent exactement du fait, entendirent les témoins, & trouverent que la choſe étoit telle qu’on vient de le dire. Du reſte l’Hiſtoire ne dit point comment ce payſan fut puni, ni s’il le fut. Peut-être ne put-on conſtater ſon crime avec le Démon incube ; il n’y avoit probablement point de témoin. A l’égard de la mort de ſon fils, il étoit difficile de prouver qu’il en fût l’auteur.

Procope dans ſon hiſtoire ſecrette de l’Empereur Juſtinien avance ſérieuſe-