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Page:Calmettes - Leconte de Lisle et ses amis, 1902.djvu/188

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musique ; il applique à ce menu monde la sentimentalité de Lamartine et la sensiblerie de Victor Hugo, qu’il amiévrit, qu’il rapetisse pour la plus grande joie des demoiselles de pensionnat et des institutrices sur le retour… Ses humbles… ? autant d’âmes qu’il rabaisse pour nous les montrer soumises à l’hypocrite compassion du monde, résignées à l’aumône des fausses générosités… Et le peuple, envers lequel on lui prête tant de pitié bienveillante, il le fait pleurard et bas d’échine pour flatter l’orgueilleuse vanité du bourgeois qui des deux mains applaudit, parce qu’il se sent, lui bourgeois, grandi de tout que le peuple est humilié, diminué devant lui… Simples trucs de cabotin avisé qui travaille pour la galerie… c’est du batelage, non de la littérature ». Et, joignant à la critique le défi, Villiers se dressa, certain soir, de toute sa taille pour crier à l’un des familiers qui timidement d’ailleurs tentait une réplique : « Citez-moi seulement une pensée supérieure, un beau vers de Coppée, non pas un vers de bonne pratique courante, de suffisant métier, il en a fait dix mille, il en fera cent mille, mais un seul vers de véritable poésie… Un seul !… Un seul !… » clamait Villiers. Le familier n’en put citer.