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Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/144

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VIE DE MÉLANIE

rieures, que je crois avoir reçues. Avec la grâce de Dieu, je fais tout ce que je peux pour vous obéir. Mon écrit italien de Messine, en 1897, n’était aussi qu’un brouillon que je n’ai pas relu ; toutefois la copie que M. le Chanoine de Brandt s’en est procurée me sert beaucoup pour les douze premières années de ma misérable vie. Je traduis ce brouillon presque textuellement, en le complétant.

Je ne saurais vous répondre au juste, mon très cher Père, sur l’âge que j’avais quand je vis, pour la première fois, le joli enfant. Je le connaissais depuis longtemps, je l’avais vu presque tous les jours depuis que j’avais de la connaissance, quand il me dit qu’il était mon Frère, mais il ne m’avait jamais parlé. Ce dont je me souviens, par une grâce de Dieu, c’est que je marchais à peine et en tombant souvent, quand déjà un attrait mystérieux m’attirait vers la solitude de ce bois que je voyais près de la maison. Comme ma mère ne pouvait me voir seule dans un coin sans me dire, presque tous les jours : « Va-t’en de là, que je ne te voie plus », c’est dans ce bois que j’aurais voulu avoir la force d’aller ; je me dirigeais donc de ce côté, mais je tombais pas loin de la maison ; aussitôt