Aller au contenu

Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
VIE DE MÉLANIE

ne perdait aucune occasion pour me faire tomber dans ses filets, en m’insinuanb que Dieu n’avait plus soin de moi, parce que mes péchés étaient grands et nombreux ; que Dieu s’était éloigné de moi parce qu’il n’y avait plus de miséricorde pour mon âme. Le père du mensonge me suggérait d’autres choses encore.

Continuellement j’appelais à mon secours mon adorable aimé Jésus, la belle entre toutes les belles, ma chère et bien-aimée Maman, et saint Joseph, lui rappelant sa douleur lorsqu’il avait perdu pendant trois jours celui qui ravit les anges. Je sentais que j’aimais mon Bien-Aimé, mais je ne le voyais pas, et j’étais persuadée que je méritais d’être abandonnée à cause de mes infidélités. Tout restait sourd à mes supplications réitérées et à mes gémissements : le ciel était de bronze pour moi.

Enfin ne sachant plus que faire pour celui que j’aime, je protestais ne vouloir jamais, en aucune manière donner du déplaisir à celui pour qui seul je vivais ; je me donnais et redonnais à la vie de ma vie ; je me consacrais toute, toute, avec les puissances de mon âme, à l’Éternel Père, pour ne plus vivre que de la vie de l’Homme-Dieu, agir, prier, souffrir et jouir comme lui,