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Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/222

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VIE DE MÉLANIE

brebis ; je répondis que je ne savais rien, mais qu’il me semblait qu’ils n’en avaient point pris. Alors elles comptaient mes brebis, mais avec tant de précipitation qu’il leur semblait toujours qu’il en manquait. Finalement nous arrivâmes à la maison. Alors elles firent entrer les brebis une à une dans l’étable, et c’est ainsi qu’on vérifia qu’il n’en manquait aucune. Dieu soit béni de tout et de tous à jamais.

Cependant mes patrons n’étaient pas rassurés pour l’avenir : ils disaient que je devais être pourvue d’un sifflet ; mes patronnes observaient que ce sifflet me servirait à rien parce que je ne m’en servirais pas ; mais mon patron insistait et me disait que je devais me faire venir un sifflet. Confiant en mon très amoureux Jésus je promis, bien que je n’eusse pas un centime. Le lendemain, j’allai tout près du village pour faire paître mes brebis jusqu’à midi seulement. Comme je ramassais des fleurs, au pied d’une plante je trouve un sou que mes patrons dirent être dix centimes ; ils me les laissèrent et aussitôt je me fis acheter un sifflet rouge en bois. J’allais donc au champ toujours avec mon sifflet dans ma poche. Une fois que mon aimé, mon tout bon Frère vint me voir, Je lui mon-