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Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/241

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VIE DE MÉLANIE

n’ont pas la raison, pas d’âme immortelle avec l’image du divin Sauveur, je servais des chrétiens pratiquants, imbibés de la sainte crainte du Très-Haut qu’ils aimeraient de tout leur cœur ! Mais arrêtez-vous, pensées contestées et inutiles : je ne veux rien désirer que ce qui peut contribuer à la gloire de mon bien-aimé. » En ce moment le Seigneur Dieu me donna un recueillement. Dans ce recueillement je vis (non des yeux), comme un immense nuage blanc, brillant, transparent ; du milieu du nuage, ou pour dire plus exact, du nuage lumineux, de la lumière sans limite, inaccessible et sempiternelle apparaissait la belle et majestueuse figure du Père Éternel (sa face, ses bras et une partie de sa poitrine seulement), il était vêtu de sa propre lumière, il était la lumière, en présence de laquelle le soleil pâlissait et disparaissait. L’Éternel comme debout sur l’autel (à la place où d’ordinaire se trouve la croix) tenait dans sa main droite une belle splendide palme verte, transparente, parsemée de pierres précieuses ; le tout était brillant. Dans sa main gauche, il tenait un paquet de dards en zigzag dont les pointes enflammées ou empestées d’une fumée noire tournées vers la terre semblaient être sur le point d’être lancées sur les hommes prévaricateurs de