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Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/273

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VIE DE MÉLANIE

vous êtes ravi tous mes amours, toutes mes affections et que vous m’avez associée à votre sainte Passion ; c’est véritablement à présent que vous vous faites aimer de moi, ver de terre ; ne me laissez pas, perfectionnez votre image pour la glorification de votre saint Nom et pour la sanctification de vos Ministres ; et si, par ma destruction je puis augmenter votre gloire, prenez ma vie puisque je vous appartiens : je m’abandonne à vous morte ou vivante. »

Mon patron demanda si j’étais au lit ; je répondis que non, et que je ne devais pas m’y mettre. Furieux il se lève et fait comme la veille. Dieu soit béni !

Le lendemain, je fus garder mon troupeau, mais dans la propriété de mes maîtres qu’une femme m’avait fait connaître. Vers midi, le garde champêtre vint près de moi, me demanda d’où j’étais et le nom de mes parents : il connaissait mon père. Puis il me dit que tous les gens des trois villages de Quet l’avaient chargé de veiller sur les agissements du Moine et sur son bétail afin de lui faire des procès ; et qu’il m’avertissait à cause de l’estime qu’il avait pour mon père. Puis il me dit que je ne devais pas rester chez le Moine, etc., etc.