Aller au contenu

Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
VIE DE MÉLANIE

j’avais dû passer par le trou de la serrure. Puis le patron me dit de me lever de devant ses yeux parce que je le faisais devenir fou.

J’allai prendre les vaches et les chèvres et je partis. Ma vie était vraiment active cette année ; je ne risquais pas de m’endormir. Entre les vaches et les chèvres, je devais toujours être en course ; mais ce qui m’affligeait, c’était lorsque les vaches causaient du préjudice, en traversant les champs de récoltes ; et que je devais, parfois, pour les faire retourner, passer, moi aussi, dans les blés, ne pouvant faire autrement. Je demandais bien pardon à mon cher Jésus-Christ et aux personnes à qui les champs appartenaient ; mais bien des fois j’ignorais qui étaient les propriétaires de tel champ ; de sorte que mon esprit était toujours torturé, soit dans la crainte de déplaire à mon bien cher bien-aimé, soit dans la crainte que mes vaches fissent du mal à quelque personne, et j’avais encore la peine de voir que j’affligeais mes patrons en ne leur obéissant pas.

Vers l’après-midi, je ne sais ce que les deux vaches méchantes virent dans le lointain, si ce fut un lièvre ou un chien, elles prirent la course et se dirigèrent du côté du Drac. Je devais les