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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/114

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UN TRAIT D’HONNÊTETÉ ET DE DÉVOUEMENT

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Le serviteur du curé, François Latour, en vaquant dans le presbytère aux occupations de sa charge, avait saisi assez de bribes des conversations pour comprendre tout ce qui s’était passé, ce jour-là, dans le bois-Panet.

Le même soir, vers six heures, et sans dire où il allait, il prit un long couteau bien aiguisé et se rendit à l’endroit où son maître et Jean-Charles avaient failli perdre la vie.

Il trouva les deux fusils, l’un accroché à la branche d’un arbre et l’autre à demi enterré dans la mousse.

À quelques pas plus loin, il aperçut le cadavre de l’ourse sur lequel dormaient les deux oursons.

Ah ! mes gueux ! se dit-il, vous êtes la cause que votre mère a voulu dévorer mon maître et son ami Jean-Charles… Attendez un peu, mes petits gueux !

Il prit son couteau et le plongea jusqu’au manche dans la gorge de chaque ourson. Les pauvres petits ne semblèrent seulement pas se réveiller ; ils firent entendre un léger râle, et ce fut tout… C’est bon pour vous, mes gueux !