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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/140

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Je suis trahi ! se dit-il, en pensant à Philippe… Ce bavard-là a tout dit à la ménagère, pendant que je soignais le cheval ; et la ménagère, cette pie ! a tout rapporté à mon maître !

L’abbé Faguy, voyant l’embarras du vieux serviteur, lui dit en souriant : « M. Normandeau, dans une lettre qu’il m’a fait remettre par son cocher, me raconte le but de votre voyage à Montréal et la longue entrevue qu’il a eue avec vous. Il exalte votre honnêteté et votre dévouement, puis il termine ainsi sa lettre : « Je suis heureux d’avoir pu me procurer les peaux de ces trois bêtes qui occuperont la meilleure place dans mon musée. Je placerai la mère entre les oursons, et au-dessus d’elle je mettrai l’inscription suivante : Tuée dans le bois-Panet, le 30 mai 1814, par le poing formidable de Jean-Charles Larmier, l’un des héros de Châteauguay, au moment où elle allait dévorer M. l’abbé Frs. X. Faguy, curé de Sainte-R…, qui était alors sans arme. »

Le curé et Jean-Charles remercièrent tour à tour François pour le témoignage de dévouement qu’il leur avait donné en cette pénible circonstance.

Le vieux serviteur répondit qu’il ne croyait pas mériter autant de bienveillance de leur part, et qu’il n’avait fait que son devoir. Mais, ajouta-t-il, il y a un détail — et c’est le plus important — que M. Normandeau ne mentionne