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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/152

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soupent à la vapeur, partent de la maison à six heures et demie, se promènent avec les filles dans les rues jusqu’à neuf heures, puis, alors, ils vont veiller et ne rentrent au logis qu’à minuit ! Ils font de même, paraît-il, parce que c’est la mode… A-t-on jamais entendu parler d’une mode plus stupide ! C’est la faute des parents, bien sûr !

Moi, quand je serai père de famille, (et ça viendra avant longtemps, puisque je me marie à Pâques), oui, quand je serai père de famille, je dirai aux miens sur un ton terrible : Aie ! là, vous autres, écoutez ! allez veiller, si vous voulez, chez des gens respectables ; mais, ici, il faut rentrer à neuf heures et demie, et la porte se barre à neuf heures et trois quarts juste, — c’est un quart d’heure de grâce que vous accorde ma bonté paternelle, — mais si, à cette heure-là, vous n’êtes pas arrivés : bonsoir, mes fistons ! couchez dehors… Puis quand ils rentreront, le lendemain matin, je leur donnerai une raclée qui leur fera passer le goût de veiller tard…

Oui, babiche ! c’est comme ça que je ferai quand je serai père de famille… Et si ceux qui aiment à suivre la mode viennent me corner dans les oreilles que tout cela est changé de nos jours, je leur répondrai que ce qui avait